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Leo Leonhard : la redécouverte d’un maître

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Marc Peschke
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Marc Peschke/Art: Leo Leonhard
En collaboration avec la galerie Rubrecht Contemporary de Wiesbaden et la plateforme internationale Rubrecht Severens Fine Arts (Wiesbaden, Maastricht), une équipe de plusieurs personnes travaille depuis 2022 sur l'héritage de Leonhard. Aujourd'hui, les œuvres de Leo Leonhard sont de nouveau visibles dans des expositions individuelles et collectives dans des galeries et des musées - ainsi que dans des foires d'art.

Avec l’héritage de Leo Leonhard, désormais rendu public par son fils – Florian Leonhard, maître luthier londonien et expert en art -, c’est l’œuvre d’un homme presque oublié qui apparaît au grand jour. Une œuvre aboutie qui ravira les collectionneurs et les amateurs d’art : une œuvre fantastique composée de dessins, de gravures et de peintures parfois de très grand format, qui attendait depuis des années d’être redécouverte dans une sorte de sommeil de la Belle au bois dormant, dans un atelier à Bickenbach, près de Darmstadt.

Leo Leonhard beim Drucken scaled

Leo Leonhard, né en 1939 à Leipzig, est l’un de ces rares artistes dont l’œuvre est aussi importante dans le domaine du graphisme que dans celui de la peinture. Après avoir grandi en Allemagne de l’Est, la famille s’est réfugiée en Allemagne de l’Ouest en 1952. Le fait qu’il ait d’abord étudié la germanistique à Marburg n’est pas étranger à son œuvre. Puis, de 1961 à 1964, il a étudié à l’Académie des arts de Düsseldorf. C’est là que le graphiste et sculpteur Otto Coester devint son professeur. Avant la Seconde Guerre mondiale, il entretenait des contacts intensifs avec Alfred Kubin, avait lui-même étudié avec Gerhard Marcks et participa à la documenta II en 1959. Par l’intermédiaire de Coester, Leo Leonhard est ainsi lié à la tradition de l’avant-garde d’avant-guerre, et surtout aux tendances surréalistes et fantastiques de l’art.

Au début de son œuvre se trouvent les abstractions informelles de la fin des années 1950 et des années 1960. Leo Leonhard a fait sa première exposition individuelle en 1966 dans la galerie de Christa Moering à Wiesbaden, qui avait ouvert ses portes en 1956. Des artistes comme Ludwig Meidner ou Ernst Wilhelm Nay, entre autres, y ont séjourné. La phase d’abstraction se termine pour l’instant dès 1961 avec des hommages à Thomas Gainsborough et Diego Velázquez. En 1962, Leonhard, âgé d’à peine plus de 20 ans, se montre dans un autoportrait « Selbst als alter Meister » (lui-même en tant que vieux maître).

Leonhard reprend ensuite la peinture abstraite avec des influences de peintres aussi différents que Ernst Wilhelm Nay, Paul Klee ou Francis Bacon, pour trouver en 1970 une nouvelle expression surréaliste et fantastique avec des œuvres comme « Der Plattenhof » et « Hamms Vision » ou, en 1971, « Der Gotteslachs ». La peinture à l’huile de Leo Leonhard se développe encore une fois après la fin de son activité d’enseignant, d’abord plus comme une transposition d’idées graphiques, puis de manière plus affirmée, réalisée « à partir des conditions de la peinture », comme Leonhard l’a lui-même fait remarquer. Leonhard a mené une réflexion approfondie sur la manière d’aborder les modèles de l’histoire de l’art. L’objectif était d’établir un « dialogue avec des maîtres anciens vénérés », mais aussi une interprétation ou une critique, souvent étayée par des notes de journal qui mettent par écrit des idées conceptuelles, mais qui ne doivent pas, comme le dit Leonhard, « restreindre les espaces d’interprétation ».

Leo Leonhard est un artiste qui a réussi à s’inscrire dans la longue histoire de l’art avec une écriture très personnelle, des idées picturales inhabituelles – avec un respect pour ce qui a été, un œil critique sur les développements politiques et sociaux actuels. Des abstractions informelles de la fin des années 1950 et des années 1960 aux tendances surréalistes, au surréalisme fantastique des années 1970, aux grands hommages postmodernes et aux œuvres politiques des années 1980, aux distorsions grotesques ou encore aux tableaux de famille, cette évolution n’est pas tout à fait linéaire, elle procède souvent par vagues qui relient néanmoins l’histoire de l’art à notre époque, la tradition culturelle à l’actualité la plus brûlante. Car les thèmes de l’art sont – à travers les époques – toujours universels.

Leo Leonhard à la gare culturelle d’Eller à Düsseldorf
10 mars au 21 avril
Kultur Bahnhof Eller
Vennhauser Allee 89
Düsseldorf
Du mardi au dimanche de 14h à 18h
Entrée 3 euros

www.kultur-bahnhof-eller.de
www.leo-leonhard.de
www.rubrecht-contemporary.com

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