AMG a toujours été chic, mais aujourd’hui, la marque est encore plus amusante et le fait avec la GT lui donne un air superbe. Avec de graves conséquences tardives. La question du sens de la vie surgit rarement dans l’esprit des conducteurs de l’AMG GT lorsqu’ils conduisent. Ce n’est pas le pourquoi qui compte, c’est le comment. Simplement pour vivre, pour vivre, pour vivre. Nous avons déjà fait allusion à cela : Le style de conduite estival, avec toutes ses variantes propres à la culture et au conducteur, est à la fois plus détendu et plus casse-cou qu’à d’autres moments de l’année. Pas seulement en Allemagne, où il n’y a pas de limite de vitesse de base sur l’autoroute. C’est bien pour la GT. Conduire, c’est faire la cour, se faire passer pour quelqu’un d’autre, se présenter ; conduire peut aussi être un flirt, une drague. Et en été, bien plus encore.
J’ai commencé à Stuttgart, me déplaçant dans la nuit dans la lumière aveuglante des phares. Le GT traverse un territoire inconnu, traversant des villages endormis avec les premiers gris de l’aube. À un moment donné, le paysage devient plus charmant et les noms des villes ont soudain la douce touche de la langue française.
CIRCUIT DE SPA-FRANCORCHAMPS
Je savoure la première tasse de café de la journée au comptoir d’un petit snack-bar belge, puis je m’engage dans ce qui est probablement le virage le plus célèbre d’Europe : le nom de ce virage ultra-rapide, cet enfer de G-Force, est Eau Rouge. Vous le trouverez sur le circuit de Spa-Francorchamps. Ici aussi, les exigences de sécurité ont domestiqué une piste de course classique autrefois redoutée – mais l’Eau Rouge est restée le chas de l’aiguille par lequel les grands cœurs vont au paradis de la course et où les âmes timides échoueront misérablement. Non, alors même votre Mercedes-AMG GT ne vous aidera pas.
DANS LES ALPES MARITIMES
Un jour plus tard, je passe la frontière entre l’Italie et la France dans la Mercedes-AMG GT. Après avoir quitté la Belgique, je me suis lancé sur l’autoroute allemande et je suis totalement étonné de voir à quel point la GT maîtrise calmement et parfaitement les longs tronçons du trajet pendant des heures. Traversée de la Suisse près de Bâle, passage du col du Gothard à l’aube, où le brouillard me surprend.
Lugano, Milan, l’interminable autoroute s’étire à travers la vallée du Pô, au nord de l’Italie, sous un ciel morne obscurci par des stratus bas. Quand j’arrive à Monte-Carlo, je n’ai plus envie d’emprunter les autoroutes. Près de Menton, je tourne vers le nord et suis la D2566. La GT se fraye un chemin sans effort et avec élégance dans les vallées des Alpes maritimes. La voiture se déplace comme un prédateur, déterminé, tout simplement magnifique. Derrière Sospel, je vois enfin des panneaux indiquant le Col de Turini, le col du désir du Rallye Monte Carlo. Des images délavées des années 1960 me viennent à l’esprit : cols roulés, pantalons à clochettes, jet-set à plein régime, héros de rallye désinhibés debout sur le métal. Au début des années 1960, Mercedes-Benz a triomphé ici avec une 220 SE, et peu après, la Monte est devenue un catalyseur de désirs qui inspire encore aujourd’hui des générations entières de rallyes. La GT grogne nonchalamment dans les virages sous le sommet du col.
MONTE CARLO
Le soleil est radieux dans le ciel. Le ciel et la lumière ont une qualité différente, presque transcendante, ici. Un bleu à part, le bleu alpin. J’ouvre la fenêtre et écoute les stations de radio françaises – bien que je ne comprenne pas un mot. Mais il y a quelque chose de monumental, de tout à fait naturel. Comme un chat prédateur, disent certains. Ça ne me dérange pas du tout. Et ça colle parfaitement ici. Je l’ai déjà dit ? En arrivant à Menton, je choisis l’entrée arrière de Monaco : je prends la route D22 vers Sainte-Agnés. Le petit village de montagne s’accroche pittoresquement aux falaises et est un autre lieu d’atterrissage régulier pour le rallye. La GT roule sur le grand parvis, le grognement guttural profond du V8 se répandant dans la vallée. Je continue sur la D22 jusqu’au Col de la Madone, la route se rétrécit, la lavande et les ajoncs poussent sur les bords. Sous Peille, le GT explose à nouveau sur la D53. De là, nous descendons vers la mer. J’ai un premier aperçu de Monte Carlo près de La Turbie : je déplace la GT le long des pistes du légendaire circuit de Formule 1. Le Grand Prix forme Monaco. Elle donne de la stabilité à cette ville extravertie. Et ça lui donne de la fierté et de la classe. Il est difficile d’imaginer ce que serait la situation si les courses n’étaient plus possibles ici. Mais aujourd’hui, je montre à la GT le panorama en cinémascope, puis je me lance dans la circulation urbaine. La GT glisse avidement dans le célèbre virage en épingle à cheveux du Grand Hôtel, puis le grondement du V8 résonne dans le tunnel en bord de mer. Ce n’est que maintenant que la GT et moi nous réveillons de notre hypnose, la course est terminée. Nous sommes arrivés. Lentement, je laisse la GT rouler à la marina près des gigantesques yachts de luxe – moteur éteint. Je reste au volant. L’ensemble du voyage vacille dans mes synapses pendant quelques instants intenses. Alors ma batterie est vide. Je sors, je prends une grande respiration. Heureux celui qui avait passé l’été Corona avec sa famille et Veuve Clicquot ici sur son propre yacht. L’air doux s’est entiché du goût salé de la mer. Je fais une pause et respire profondément l’atmosphère. Et contre toutes les autres tentations, surtout quand on est jeune, il est peut-être utile de réfléchir à la phrase suivante attribuée à Mark Twain : « L’été est le moment où il fait trop chaud pour faire ce qu’il faisait trop froid pour faire en hiver. »
C’est tout. L’été est de nouveau terminé. Rien ne va plus ! Et juste quand nous avons poussé un profond soupir de soulagement, nous le voyons apparaître : L’automne se profile à l’horizon comme un signe avant-coureur de la saison froide. Mais ne vous inquiétez pas, le prochain été ne manquera pas d’arriver. Nous serons de retour à temps. D’ici là, bonne année !